LE NOM FEMININ ET LES DISCOURS SUR L’HUMANITE


EN FRANCE AUJOURD'HUI: LE FEMININ  TABOU



Edwige Khaznadar                                            Université Paris-Descartes, 1er décembre 2011


Une vie dans les signes


Journées d'Hommage à Anne-Marie Houdebine


 


LE NOM FEMININ ET LES DISCOURS SUR L’HUMANITE


EN FRANCE AUJOURD'HUI: LE FEMININ  TABOU


 


INTRODUCTION


J'avais été invitée en 2000 à Paris par la vénérable Ecole Estienne - Ecole supérieure des arts et industries graphiques -  à une "semaine culturelle" dont le thème était : "Tentations, tabous, transgressions" et mon exposé s'intitulait "De la mère à la maire: linguistique, structures mentales et société". J'avais introduit mon sujet par la définition de "Tabou" du dictionnaire Petit Robert:


1/ système d'interdiction de caractère religieux appliqué à ce qui est considéré comme sacré ou impur. 2/ ce sur quoi on fait silence, par crainte, pudeur.


"La maire de la commune" commence à apparaître ici ou là, à Pau par exemple où Martine Lignières-Cassou ne craint pas de se nommer ainsi. Il y a, ici et là encore, des policières mais nulle part d'agentes de police, les députées sont courantes de même que les présidentes, mais toujours pas une seule chirurgienne ni une seule commandante d'armée, semble-t-il.


L'introduction de la dénomination professionnelle ou politique féminine pour parler d'une femme individualisée se fait depuis 1997. Mais elle est nulle dans certains corps constitués sans que cela pose question aujourd'hui, certaines hautes fonctionnaires ou hautes responsables civiles continuent à se nommer "directeur" ou "inspecteur". Et, principalement,  l'usage du discours généralisant français sur l'humanité fait toujours aujourd'hui silence sur la femme. Silence non perçu par beaucoup: on ne remarque pas ce qui est absent.


Chaque 8 mars "journée de la femme" se répand en considérations sur les acquis de ce que l'on n'appelle plus la "condition féminine", avec des articles jubilatoires sur les réussites féminines avérées, puis des constatations attristées sur les manquements toujours patents à l'égalité des sexes. Ah! malgré tant de changements législatifs depuis des décennies, c'est à cause des mentalités! Elles sont si longues à évoluer, ces mentalités, est-il alors répété.


 


Oui, le principe de l'égalité des sexes commande bien aujourd'hui la loi française. Législativement, ne soigne-t-on que des symptômes? Car la loi française parle au seul masculin.


Une approche de la question à travers linguistique et autres sciences humaines me paraît donner un moyen de s'attaquer aux causes. Voici en une synthèse politico-linguistique l'état de mes réflexions sur la question, menées depuis d'assez longues années, en commençant par un rapide tour d'horizon appuyé sur l'anthropologie, la sociologie et la psychologie. Il donne les outils nécessaires pour analyser la transmission par l'école des structurations mentales anciennes. Puis en un très bref rappel historique on verra le travail de la Commission de Terminologie de 1984 animée par Anne-Marie Houdebine, suivi de celui de l'INaLF[1] de 1999, sapé comme le premier par l'Académie française. La polémique sur l'intitulé "Droits de l'Homme/Droits humains" resurgie en 2008  réaligne la politique linguistique française sur la théorisation de l'Académie. Alors que, rappellerai-je ensuite, la langue française, langue et non langage normé, avec son féminin et son masculin alternants, permet très bien la représentation équilibrée de l'humanité. Pourquoi silence, crainte et pudeur?


 


1 - La catégorisation binaire archaïque


La structuration cognitive binaire, organisation du monde des notions par opposition des contraires, a été mise en évidence en ethnologie et anthropologie par Claude Lévi-Strauss puis Françoise Héritier, laquelle montre sa hiérarchisation selon les sexes. En sociologie de même, Pierre Bourdieu étudie ce qu'il dénomme "cosmologie androcentrique", base de la domination masculine, laquelle, d'après ses observations, s'exerce toujours y compris dans le monde occidental. Le socio-constructivisme de Lev Vygotski souligne les bases sociales de l'apprentissage conceptuel à travers le langage.


Schématisons pour mémoire cette catégorisation binaire, que l'on retrouve dans le yin et yang chinois: Haut versus bas - Ciel versus terre - Jour versus nuit - Blanc versus noir - etc.: d'une manière générale plus versus moins - supérieur ou positif versus inférieur ou négatif - homme versus femme - masculin versus féminin. Elle est utilisée comme procédé de catégorisation sémantique des substantifs dans la Grammaire structurale de Jean Dubois où le féminin, plus précisément le non-mâle, est en effet affecté du signe moins en "opposition" au "mâle", masculin.


Catégorisation simplificatrice très confortable, qui continue à séduire y compris les foules: voir le succès  mondial de Les hommes viennent de Mars les femmes de Vénus[2]. Elle est objet de combat dans les théories féministes dont les plus radicales tendent à l'éradication totale de l'idée de genre. Mais il se trouve que le français est une langue à deux genres et qu'il y a lieu d'en tirer profit.


Déjà bien avant la grammaire structurale et son féminin seul "marqué", dès la Renaissance en fait, avec l'apparition des premières grammaires françaises, le rapport masculin/féminin a été hiérarchisé, masculin posé premier, féminin posé second,  sous-produit, sécrétion du masculin (Khaznadar 1983 et 1990). L'école française continue à formater les enfants dans ce sens. Je formule un titre: "le féminin des noms". Que répondez-vous? "On forme le féminin en ajoutant un -e". La formule rituelle se retrouve dans les grammaires scolaires et les sites grammaticaux du XXIe siècle comme ceux de la fin du XXe dont j'ai examiné une bonne cinquantaine d'exemplaires. Demandant à être "formé", le féminin n'existe donc pas par soi-même, dit-on. On prend un masculin à partir duquel on le "forme": la version légendaire de la Bible en a déjà posé le principe.


 Quoi qu'il en soit réellement du genre en langue, et nous en reparlerons plus loin, en 1984 Yvette Roudy entreprend avec détermination l'introduction du féminin dans le langage public.


 


2 - 1984 à 2011: le féminin dans le langage public.


2.1 - Animée de la conscience claire de l'oppression linguistique que subissent les femmes, Yvette Roudy, nommée ministre des Droits de la femme, constitue en 1984 une "Commission de terminologie relative au vocabulaire concernant les activités des femmes". Anne-Marie Houdebine patronne la vaste enquête d'opinion sur les tendances de l'usage en matière de dénomination féminine, ma toute fraîche thèse de 3e cycle sert de base de vocabulaire. Une grande partie de l'opinion plus l'Académie française se déchaînent pour couvrir l'entreprise de sarcasmes allant jusqu'à l'insulte. Les travaux s'achèvent sur la publication de la "Circulaire du 11 mars 1986 relative à la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre" publiée au JO du 16 mars 1986. Le lendemain la droite reprenait le pouvoir: la circulaire n'a jamais été appliquée.


2.2 - La gauche revient au pouvoir en 1997, et les évènements se bousculent, Lionel Jospin comme Jacques Chirac appuient l'introduction du féminin:


-  Décision du conseil des ministres du 17.12.97 de féminiser les appellations administratives.


- Première riposte de l'Académie française dans Le Figaro du 9.1.98 reprenant l'argumentation de 1984 selon laquelle le féminin est marqué, le masculin non marqué.


- 8 Mars 98: circulaire signée de Lionel Jospin appelant à recourir dans les  textes officiels aux appellations féminines d'usage, dans l'attente d'un rapport de la Commission générale de terminologie sur le sujet et de l'établissement d'un guide de féminisation  par l'INaLF.


2.3 - Coup d'arrêt: en octobre 1998 paraît le Rapport de la Commission générale de Terminologie et de Néologie près du Premier Ministre, qui "exprime son désaccord avec toute féminisation des désignations des statuts de la fonction publique et des professions réglementées". Le Rapport est intéressant en ce sens qu'il s'agit du premier essai détaillé de justification concernant l'obligation de l'emploi du masculin. Celui-ci n'est plus dit "non marqué" mais


Héritier du neutre latin, le masculin se voit conférer une valeur générique, notamment en raison des règles du pluriel qui lui attribuent la capacité de désigner les individus des deux sexes et donc de neutraliser les genres.(p.2)


Ceci pour la justification linguistique - alors que le "neutre latin" ne concerne que des noms de choses et d'idées, et alors que les "règles du pluriel" accordent en effet les adjectifs et les pronoms au masculin mais non pas les noms.


Et par ailleurs est posé le postulat suivant:


Précisément, en français, le masculin générique ne désigne pas un genre naturel, un individu sexué mais tous les sexes.(p.25)


sans que ne soit nulle part fait mention de son emploi spécifique courant.


De nombreuses incohérences émaillent le texte dont certaines cocasses (Khaznadar 2007 et 2008).


Présumé "héritier du neutre latin", le masculin nom de personne - singulier maintenant - est dans la partie juridique non plus un nom d'humain mais un nom de fonction, et il y a lieu, pour la même femme, dans le même texte, de la nommer "directeur" ou "directrice" selon qu'il s'agit de la personne ou de la fonction, d'après certains exemples proposés (p.47). Le Rapport se termine sur une menace conclusive adressée aux "infidèles":


Il ne faudrait pas que, de cette infidélité [au principe républicain] les femmes payent le plus lourd tribut. (p.50)


La commission a pour commencer insisté sur le caractère légitime de ses décisions, s'appuyant sur le "Décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française", qui fait suite à la "Loi Toubon" de 1994  dont le texte est entièrement orienté vers la veille contre l'invasion de termes étrangers par la création de néologismes. Donc cette Commission, qui a délibéré pour interdire l'accès aux textes officiels de tout un pan de la langue française, ses noms féminins bien français, des milliers, a outrepassé les pouvoirs conférés par les textes législatifs. Sauf dans le corpus de Pôle Emploi rédigé au masculin/féminin, la France obéit à un édit qui outrepasse la loi sur laquelle il dit s'appuyer. Nous nous accommodons toujours aujourd'hui de cela: pourquoi?


- La portée du remarquable travail de l'INaLF, liste de toutes les alternances masculin/féminin possibles, paru en 1999 et couvert de quolibets par Maurice Druon de l'Académie française, a en effet été immédiatement restreinte par la préface de Lionel Jospin, qui s'incline devant la Commission:


[Le rapport] montre que lorsque les textes visent la fonction et non une personne qui remplit cette fonction, l'emploi du masculin est conforme à la règle [...] Je ne vois que des avantages à mettre en œuvre ces recommandations.(p.6)


2.4 - La polémique de 2008, soixantenaire de la publication des "Droits de l'Homme" nommés maintenant partout dans le monde "Derechos humanos" ou "Human Rights", a renforcé l'assise politique de la valeur dite générique attribuée à "l'Homme" par les milieux conservateurs et le pouvoir de droite en place. On en trouve les échos sur le site de l'AIDH,  soit "Association Internet pour les Droits Humains"  jusqu'en 2002 (chute de Jospin, élection de Chirac contre Le Pen), date à laquelle elle devient "Association Internet pour les Droits de l'Homme". L'Aidh, organisme siégeant à Genève, s'est plié à l'avis de la CNCDH française du 19.12.98. L'argumentation  avancée  s'appuie


- sur l'autorité de la tradition (depuis 1789), 


- sur  le postulat selon lequel la répétition pérenne de la formule "Droits de l'Homme" assure au mot homme son caractère générique.


 


Je donne l'impression de batailler contre des moulins à vent, ce n'est pas le cas. Trente ans de mes recherches ont donné les résultats suivants.


 


3 - Le fonctionnement de la langue française dans la dénomination humaine.


3.1 - En un résumé très compacté, on observe (Khaznadar 1983 et 1990) dans le système morphologique français d'alternance en genre que


- 90%  des 5000 noms d'humains du Petit Robert alternent en genre,


- un millier d'entre eux est non marqué en genre et alterne extérieurement par la ou le (collègue, concierge...): tous se terminent par consonne plus+e comme les noms communs de personnes spécifiquement féminins.


- les noms d'humains féminins terminés de même par -e se reconnaissent  par leur alternance avec des masculins,


- les noms d'humains masculins alternants se reconnaissent majoritairement à leur -r final (noms d'agents en (t)eur), sinon à leur consonne finale amuïe (fermier, citoyen) activée au féminin,


- seuls 6% des noms communs de personne alternent par présence/absence de -e final écrit, les participes nominalisés principalement.


3.2 - La suffixation alternante des noms d'agents est en évolution depuis l'ancien français: l'étude sur l'évolution de ce qui est maintenant l'alternance spécifiquement française eur-euse montre les influences mutuelles du féminin sur le masculin et vice-versa(Khaznadar 2000 et 2012)


3.3 - Enfin mon enquête sur la réception du mot Homme en emploi dit générique (Khaznadar 2011) a donné des résultats intéressants. Sur le modèle des dessins de personnages masculins traditionnels  représentant "l'évolution de l'Homme",  j'ai fait dessiner sous le titre "L'Homme préhistorique" une succession de personnages féminins. Alors que la définition première de Homme de tous les dictionnaires est "être humain de l'un ou l'autre sexe", j'ai recueilli 16% de réponses en accord avec la représentation de "l'Homme préhistorique" sous les traits d'une femme, 32% de réponses rejetant catégoriquement l'association mot/représentation, c'est-à-dire n'acceptant pas que le mot Homme puisse représenter le référent femme, et la majorité, 52%, esquivant la réponse avec embarras, souvent en plaisantant.


3.4 - Ma revue des grammaires générales et scolaires depuis la Renaissance (Khaznadar 1990), dont je parlais plus haut, a montré qu'avec constance le féminin est considéré comme un sous-produit du masculin, auquel on ajoute répétitivement un -e : cette présentation de la dénomination de la femme est toujours en vigueur dans les grammaires scolaires du XXIe s.,  dans des leçons qui débutent au Cours élémentaire, dont les élèves ont  7 ans, âge clé de la structuration cognitive.


 


CONCLUSION


La conclusion de tout ceci est pour moi troublante.


Je reviens au titre, "Le féminin toujours tabou". En forçant à peine le trait et l'éclairage, je constate la coloration religieuse du phénomène sociolinguistique produit par le son OM.


On sait sa signification sacrée dans le "om-mani-padme-hum" du bouddhisme. Sans verser dans l'ésotérisme, en se plaçant sur le plan phonétique comme le font les marques commerciales, il est possible de prendre en compte la qualité sonore attractive du 'LOM', répété en titres qui rassemblés dans les tables de matières des ouvrages scolaires forment litanie.


En effet, ce qui m'a paru caractéristique de cette imprégnation par la pensée traditionnelle, c'est la succession d'intitulés que je viens de relever dans un ouvrage de SVT, sciences de la vie et de la terre, de 6e, de 1996[3], à l'occasion d'une communication à la "Fête du Livre" de Pau en décembre 2011, pour une table ronde sur le féminin et le masculin dans les livres scolaires:


- "L'Homme agit sur l'environnement"


- "L'Homme modifie son environnement"


- "L'Homme définit des zones de protection"


- "L'Homme aménage l'espace en fonction de ses besoins"


- "L'Homme aménage son territoire"


-" L'Homme prélève et utilise des matériaux"


- "L'Homme modifie la faune et la flore"


- Exercice: "Rappelez par un texte court, les actions de l'Homme..."


La répétition obsessive a été reprise 43 fois en 10 pages, le terme "l'humanité" n'a pas été employé une seule fois. La voie est libre ensuite pour l'utilisation sans questionnement du masculin en emploi dit générique.


La répétition du son est également constante dans les livres d'histoire de 6e, dans les chapitres sur la préhistoire. On voit l'effet produit sur l'esprit de l'enfant de 12 ans, façonné déjà par la grammaire de l'école primaire à considérer le féminin comme subalterne, soumis à ce martèlement qui a toutes les caractéristiques d'une technique de conditionnement, avec les formules incantatoires d'un culte.


Les tentatives de justification du seul masculin ou du seul nom 'l'Homme", produites par l'Académie ou d'autres instances institutionnelles reposent sur une argumentation biaisée et des postulats non vérifiés, nous sommes dans le domaine de l'intuition, de l'inspiration: domaine religieux. La conviction de la neutralité de "l'Homme" et du masculin dit générique,  la foi ou croyance en cette neutralité, occulte à ses adeptes l'illogisme de l'argumentation qu'ils et elles avancent. Quant à la surprenante "infidélité" des femmes utilisant le féminin fustigée en mot final du "Rapport" de 1998, j'avais d'abord ri en l'interprétant comme une infidélité de type conjugal, mais non, à la lumière de ce qui précède, les "infidèles" dont il s'agit, "infidèles au principe républicain", sont celles contre qui il faut partir en croisade.


Les tenantes et tenants du masculin générique et de LOM ne se rendent évidemment pas compte du conditionnement culturel dans lequel la jeunesse française, dont ils ont été, est immergée de générations en générations: conditionnement à la transcendance du masculin. L'introduction du féminin dans les grands textes institutionnels - sont-ils sacrés? ou même le simple effacement de "homme" par "humanité", donnerait sans équivoque à ce masculin sa valeur sémantique de base, qui est sexuée et équivalente de celle du féminin. Mais: introduisant ce féminin n'éprouve-t-on pas un sentiment de contravention? de péché? Contravention sûrement: c'est contrevenir à la norme du masculin dominant dans les textes généralisants français et à l'image archétypique de l'être humain masculin présenté comme principal - ou seul - représentant de l'humanité.


  La transcendance du masculin, "non marqué", lui permet de s'inscrire dans la catégorisation binaire archaïque, qui commande toujours les esprits, en tête de l'ordonnancement supérieur/inférieur: Dieu versus Homme, immortalisé dans la Chapelle Sixtine, est la seule subordination de "l'Homme" admissible. Dieu étant passé sous silence ou absent, l'être humain nommé "homme" en français devient de ce fait le principe humain, laïcisé en "principe républicain". Attenter à cette transcendance mérite anathème et excommunication, en tout cas exclusion, si l'on en croit la constance opiniâtre de l'opposition au féminin, les sarcasmes de certains académiciens et tant d'autres envers les commencements d'introduction des noms féminins à partir de 1984, ou les railleries et menaces du "Rapport sur la féminisation" de 1998 qui commande aujourd'hui les textes officiels français.


Pour commencer pour de bon à sortir de la mentalité archaïque, laquelle baigne les textes institutionnels et pédagogiques français par son choix, délibéré maintenant, du masculin dominant et universel, il faut que la femme soit visible dans la représentation linguistique de l'humanité au fil de ces textes, à parité, et la langue française le permet. Pas l'anglais. Dire la femme à parité avec l'homme au long des textes institutionnels français, c'est affirmer explicitement l'égalité des deux sexes. Une véritable réflexion philosophique et éthique s'impose maintenant en linguistique sur l'usage  du féminin et du masculin en français.


Les discours d'une république qui se veut laïque et respectueuse de l'égalité des sexes ne peuvent s'appuyer sur un "homme" angéliquement asexué.


 


 


 


 


 


Bibliographie


 


AIDH - www.aidh.org


Pierre BOURDIEU (1998) - La Domination masculine, Seuil, Paris


CNCDH - www.cncdh.fr


CNRS-INaLF (1999) - Annie Becquer et al. - Femme, j'écris ton nom...- Guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions - Préface de Lionel Jospin - La Documentation française, Paris.


Commission Générale de Terminologie et de Néologie 1998 - Rapport sur la féminisation des noms de métier, fonctions, grade ou titre.


               www.dglf.culture.gouv.fr/cogeter/rapport_feminisation_98.pdf


Jean DUBOIS (1965) - Grammaire structurale du français. Nom et pronom - Larousse, Paris.


Françoise HERITIER (2007) - Masculin-Féminin, 2 vol. - Odile Jacob, Paris.


Edwige KHAZNADAR


(1983) - Les noms de personnes selon le sexe - Usage, norme, langue - Thèse de doctorat 3e cycle - Dir. Andrée Borillo - Toulouse-Le Mirail.


(1990) - Le nom de la femme - Virtualisation idéologique et réalité linguistique -Thèse de doctorat nouveau régime - Dir. Andrée Borillo - Toulouse-Le Mirail.


(2000) - "La suffixation du masculin et du féminin dans l'alternance en genre en français" in Actes du XXIIe Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes - Vol.6 - Niemeyer, Tübingen (251-259).


(2007) - "Le non-genre académique: doctrine de la domination masculine en France" in Nouvelles Questions féministes - Parité linguistique - Vol.26, N°3/2007 - Antipodes, Lausanne (25-38).


(2008) - "Etat des textes constitutionnels francophones - La notion de nom de fonction" in Sêméion - Travaux de sémiologie n°6 - Numéro spécial Hommage à Anne-Marie Houdebine - Paris-Descartes - (pp.83-89).


(2011) - "De l'homme abstrait à l'homme concret: la faille. Résultats d'une enquête" -Communication au colloque LRLG - Université de Chypre - à paraître.


(2012) - "Heurs et malheurs de la suffixation eur-euse" in Le Français moderne - CILF, Paris - à paraître.


Claude LEVI-STRAUSS (1958) - Anthropologie structurale - Plon, Paris. 


Lev VYGOTSKI - (1933 réédité 1997) - Pensée et langage - La Dispute, Paris.







[1] Institut National de la Langue Française devenu aujourd'hui ATILF, Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française.




[2] John Gray 1992 - publié en français en 1997 - Michel Lafon, Paris.




[3] Sciences de la Vie et de la Terre - 6e - Mariette Campergue et al. - Collection Périlleux - Nathan 1996